les scénarios
Crash dans la Manche
Pour des raisons diverses, les scénarios de crash dans la Manche ou sur les côtes européennes semblent hautement improbables. Aussi, les scénarios de crash, plausibles ou non, sont-ils tous situés au-delà du méridien -40 (40° degrés Ouest).
Crash dans l’Atlantique Nord
S'il semble assuré que l'
Oiseau blanc a bien franchi la côte ouest de l'Irlande et s'est engagé sur l'océan Atlantique, il n'est pas exclu qu'il n'ait pas réussi la traversée complète, spécialement en regard des mauvaises conditions météorologiques qui régnaient sur son parcours à partir du -40, alors que la nuit allait tomber.
Même dans le cas d'un très vraisemblable détournement volontaire de sa trajectoire pour contourner la zone dépressionnaire, il a pu s'être abîmé en mer. Auquel cas il restera inaccessible à jamais.
Crash dans la taïga, Québec et Labrador
Une erreur de navigation, une dérive inaperçue ou une impossibilité de se repérer aurait pu tromper Coli sur leur position relative à Belle-Isle. Sans s’en apercevoir, l’
Oiseau blanc a pu la dépasser et s’enfoncer dans la taïga inhabitée et sauvage au Labrador ou au Québec.
Crash sur la côte nord-américaine
La possibilité d'un crash dans le sud du Québec n'est pas à exclure.
En admettant que l'
Oiseau blanc ait bien atteint Belle-Isle au matin du 9 mai, les mauvaises conditions de visibilité auraient pu inciter l'équipage à se dérouter : le trajet prévu passait en effet au-dessus de l'eau sur une distance de 895 km, sans repère visuel (traversée en ligne droite du golfe du Saint-Laurent en survolant Shediac Valley pour rejoindre la terre ferme à la hauteur du Nouveau-Brunswick).
Crash au Round Lake, Maine, Etats-Unis
Le scénario d'un crash dans la région de Round Lake, dans le sud du Maine, doit être pris en considération car le lac se trouve seulement à 4 km au nord de la route tracée par Coli pour rejoindre New York !
En admettant que l'
Oiseau blanc ait bien atteint Belle-Isle au matin du 9 mai, les conditions météorologiques ont dû se révéler favorables pour que l'équipage poursuive sa route sur le trajet prévu. L'appareil aurait ainsi parcouru le golfe du Saint-Laurent en ligne droite puis traversé le Nouveau-Brunswick (Canada) avant de rencontrer des difficultés juste après avoir franchi la frontière du Maine.
Crash au large de Saint-Pierre
Ce scénario a été établi par Bernard Decré sur la base d'un unique témoignage, auditif et indirect qui plus est, celui du pêcheur Le Chevallier, officialisé plus de cinquante ans après les faits.
Le Chevallier n'aurait raconté son histoire pour la première fois qu'en septembre 1930, à Clément Vallée, calfat au port de Saint-Pierre (alors âgé de 19 ans), le lendemain de l'arrivée des aviateurs français Costes et Bellonte à New York, premiers vainqueurs de l'Atlantique Nord dans le sens est-ouest.
Ce record l'aurait motivé à sortir de son silence, pour arguer que le bruit qu'il avait alors entendu trois ans plus tôt était celui de l'
Oiseau blanc se fracassant dans les flots.
En 1977, à l’occasion de la célébration du cinquantenaire de l’exploit de Charles Lindbergh et du souvenir du cinquantenaire de la disparition de l’
Oiseau blanc, le maire de Paris contacta l’administration de Saint-Pierre pour glaner de nouveaux témoignages sur l'expédition Nungesser et Coli. Le maire Joseph Lehuenen profita de cette opportunité pour rendre public le témoignage de Le Chevallier.
Finalement les révélations officielles se firent en 1981, lors d'un entretien entre le chef de l’aviation civile de Saint-Pierre-et-Miquelon, le maire Joseph Lehuenen et l'ancien calfat Clément Vallée.