l'aéronef
Levasseur PL.8
L’avion de Nungesser et Coli est une version lourdement modifiée d’un Levasseur P.4, avion de reconnaissance de l’Aéronavale française, qui, sans être un hydravion, avait la capacité de se poser sur l’eau.
Pour ce vol, le PL.8 passe d'une configuration triplace à biplace et les deux membres d’équipage sont installés côte à côte, Coli légèrement en arrière de Nungesser et légèrement plus bas.
Le poste de pilotage est ouvert et doté d’un grand pare-brise, le fuselage – à coque étanche – est élargi et équipé de trois réservoirs en duralumin. La voilure est renforcée et légèrement augmentée et les longerons sont construits en duralumin.
Le train d’atterrissage largable, pour réduire le poids et la traînée, est renforcé pour supporter le poids accru de l’appareil. Pour cette même raison, la pression des pneus Dunlop est montée à 3 bars.
Trois réservoirs en duralumin d’un total de 4025 litres sont placés les uns derrière les autres, entre le moteur et le poste de pilotage. Deux cloisons pare-feu séparent les réservoirs : une placée derrière le moteur et l'autre devant le cockpit.
L’avion porte l’insigne personnel de Nungesser de chaque côté du fuselage. Il s'agit de son blason de guerre : une tête de mort avec tibias entrecroisés, surmontée d’un cercueil entouré de deux chandeliers, le tout dessiné dans un cœur noir. Ce blason ornait son Nieuport 17 durant la Grande Guerre. C'est un emblème inspiré du surnom de Nungesser « le hussard de la mort ».
L'avion est équipé de l’état de l’art (européen) d’instruments de navigation : compas Krauss-Morel, navigraphe Le Prieur cinémodérivomètre, taximètre à alidade de relèvement, sextant Coutinho, chronomètre marin et tables de calculs astronomiques.
En plus des instruments de vol courants, l'équipage dispose d’un contrôleur de vol Badin-Aéra (vitesse ; stabilité de route ; équilibre latéral), d’un indicateur de vitesse Badin et d’un barographe scellé.
Les équipements de sécurité sont adaptés à une traversée sur la mer, avec une sonde Le Prieur réglable (signalant l’approche de la terre ou de l’eau en cas d’atterrissage ou d'amerrissage nocturne ou par temps bouché), ancre marine, distillateur d’eau de mer et pompe à main pour vidanger les réservoirs et augmenter la flottabilité.
L’avion est construit en deux mois, du 15 février au 15 avril 1927. Et 23 jours plus tard, le 8 mai 1927, il décolle pour New York.
Lorraine-Dietrich 12 Eb
L’
Oiseau blanc était un monomoteur équipé d’un Lorraine-Dietrich 12 Eb en W de 450 ch, refroidi par liquide.
Les moteurs Lorraine-Dietrich s'étaient déjà illustrés dans de grands raids de 1925 à avril 1927, à bord d'avions et hydravions français et étrangers.
Henri Carol, ingénieur mécanicien chez Lorraine-Dietrich, est chargé de la mise au point du moteur.
Dès le milieu des années 1930, il sera considéré comme le meilleur metteur au point et d'essais des avions français et étrangers équipés de moteurs Lorraine-Dietrich.
Marius Barbarou, ingénieur motoriste en automobile et aviation, ainsi que pilote automobile français, dirigeait dès 1914 les usines du groupe Lorraine-Dietrich à Argenteuil, où les ingénieurs réalisent pour l'aviation les moteurs qu'il conçoit, notamment le réputé Lorraine 12 Eb sorti en 1922.
Le consommation d'essence du moteur en croisière est de 95 litres/heure.
Le moteur porte une hélice Levasseur Reed bipale à pas fixe en duralumin forgé, spécialement conçue.